Le Noyau dur L'ère de rien Lyrics

Bienvenue dans l'ère du vide, bienvenue dans l'ère du rien
S'il faut paraître au lieu d'être, alors tout est vain
Si l'habit ne fait pas le moine, ce n'est pas la foi qui fait le prêtre
Je ne croyais pas à l'Avoir maintenant je doute même de l'Être
Je n'y crois plus, quand je regarde les choses en face, je ne vois
que du vent
Un vent chargé de puanteur, un vent lourd pour cerveaux lents
Comment ne pas se débattre ni devenir fou lorsque l'on s'étouffe
Heureux tous les inconscients qui ne voient pas qu'ils se jettent
dans le gouffre
Sans Panurge et ses chiens, les moutons sautent dans le vide
et c'est la débandade
La vraie liberté embarrasse ou effraie même, ceux qui la réclament
S'il n'y a plus de sens dans tout ça comment en donner un à nos
vies ?
Et s'il n'y a plus d'espoir alors comment garder l'envie ?
Si l'on ne peut plus aspirer à rien, à quoi bon respirer en vain ?
Je crache sur vos lois délétères et brûle vos livres saints
Car si l'on ne peut plus rêver, encore une fois soyons lucides
Comment construire, comment projeter quelque chose
dans tout ce vide
Comment s'offusquer de la rage et de ses comportements
que l'on juge inadmissibles
Quand cette ère n'insuffle que le poison du désespoir, étouffant
l'arbre, détruisant la fibre
Comment s'étonner que tant d'hommes nous explosent à la gueule
Quand tout ce que nous propose l'horizon n'est qu'une longue suite
de deuils ?...
Prisonnier ! Depuis le début ! Je le sais !
Dans la bourse aux bons sentiments, les mains sont sales
sous les gants blancs
Y'a plus rien à dire quand au dessus du mot « Vie », on place le mot
« Argent »
Tout est à vendre au plus offrant, on est tous perdants pourtant
l'histoire aux vainqueurs, tant pis pour les victimes qui agonisent
On les filmera, puis on brassera plein d'air sans voir le feu
que l'on attise
Comme des surplus d'endives, on jette aux ordures des tonnes de vies
Ha elle est belle notre Terre, pleine de pertes, de quotas et de profits
Maintenant que nos valeurs sont toutes devenues relatives,
on est complètement dépassés
Comment lutter contre un cauchemar, une parodie grotesque
que plus personne ne peut contrôler ?
A qui jeter la pierre, si ce n'est toi c'est donc ton frère
Nous sommes tous un peu l'Autre et les Autres c'est l'Enfer
Le pire c'est qu'évidemment on est tous victimes et tous coupables
Et ça fait bien longtemps que la morale, a disparu de la fable...
Prisonnier ! Je le suis ! Depuis le début ! Je le sais !
Enfermé avec les cadavres des rêves de l'enfant a__assiné !
Je doute des autres, mais je doute encore plus de moi même
En fait, je doute de tout, jusqu'au sens même des mots « je t'aime »...
Mes ailes sont brisées, je ne peux plus m'envoler
Et si j'ai l'air vivant... Je me sens mort en Vérité...
Je me sens Mort !
Pourtant je rêve ! Encore ! Pourtant je rêve encore !